Pierre
Amédée Emilien Probe JAUBERT (1779 - 1847)
Orientaliste & Diplomate
Il est né à Aix, au n° 36 du cours Mirabeau, le 3
juin 1779. Cet aixois de souche s’exile à Paris
où il est l’élève de Silvestre de Sacy qui
lui enseigne les langues orientales. En 1798 (il n’a que 19
ans), il part pour l’expédition d’Egypte, en
qualité de secrétaire interprète du
général Bonaparte. Il traduit ses discours, sa
correspondance et rédige les traités conclus par la
France avec les peuples du Liban. Il reviendra en France avec
Bonaparte en Octobre 1799.
Bonaparte
l’envoi en mission en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
En 1805, Napoléon désormais Empereur
le charge d’aller négocier un traité avec le shah
de Perse : il se rend à Constantinople (Istanbul) puis
à Téhéran pour convaincre le shah
d’adhérer à l’alliance française
contre les Russes et les Anglais.
Voici le récit qu’en fait Roux
Alphéran dans son livre « Les Rues
d’Aix »:
« Dans
le trajet de Constantinople à Téhéran, il fut
arrêté prés de Bayazid par le pacha de cette ville,
dépouillé des riches présents qu’il portait
au schah et jeté au fond d’une caverne
desséchée, où il resta prisonnier près de
quatre mois avec un fidèle serviteur, il n’échappa
à la mort que par celle du pacha et de son fils, qui avaient
donné l’ordre formel de le faire périr. Il fut
alors délivré, les présents lui furent rendus et
il put parvenir, après mille dangers, d’abord,
auprès de d’Abbas-Myrza, héritier du trône de
Perse, ensuite auprès de Feth-Ali-Shah, par qui il fut
reçu avec la plus grande distinction, et qui l’honora de
plusieurs entretiens sans interprète. »
La Restauration laisse ce savant diplomate pratiquement sans emploi. Il
accepte cependant en 1818 la mission que lui confie Louis XVIII :
aller en Asie pour acheter des chèvres de race tibétaine
à duvet de cachemire, il ramena en France quatre cents
chèvres sur les treize cents qu’il avait achetées.
(Roux Alphéran – Rues d’Aix)
Vers la fin du régime,
revenu en grâce, il prend part aux négociations du
traité d’Andrinople (15 septembre 1829) entre
l’Empire Ottoman et la Russie. Le tsar signa avec les turcs la
reconnaissance de l’indépendance de la
Grèce. Il est professeur de persan au Collège de
France, professeur de turc à l’Ecole des langues
orientales, il sera nommé directeur de cette école en
remplacement de son maître Silvestre de Sacy en 1838.
La Monarchie de Juillet
le
comble de faveurs, mais il est aussi honoré et
décoré par des gouvernements d’Europe et
d’Asie.
Le chevalier Jaubert est
décédé le 18 Janvier 1847 dans son château
de Gillevoisin près d’Etampes (Essonne).
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Il a écrit – ou
traduit - de nombreux ouvrages dont :
* Voyage en Arménie et en Perse,
* Voyage d’Orenbourg à Boukhara,
* Il rédigea une grammaire turque,
* Il a traduit la Géographie d’Edrizy
(livre arabe)
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Ses
titres, décorations et distinctions
Pierre Amédée
Emilien Probe JAUBERT par décret impérial du 9 janvier
1807 a été décoré de la Légion
d’Honneur. Chevalier d’Empire, il reçut pour
armes « De sinople au chevron d'or accompagné
en chef d'un croissant du même, les pointes à dextre;
à la fasce de gueules, brochante et chargée du signe des
chevaliers légionnaires. »
Pair de France et conseiller
d’état sous la Monarchie de Juillet (1841). Il sera fait
Officier de la Légion d’Honneur par Louis Philippe le 24
avril 1848
Chevalier de l’Aigle Rouge
de Prusse, du Lion et du Soleil de Perse.
Il appartenait notamment aux
Instituts Royaux de Hollande (1809) et de Belgique (1822) ; il
était membre actif de l’Académie des Inscriptions
et Belles Lettres (1830), ainsi que de nombreuses
sociétés savantes, fondateur des Sociétés
Asiatiques et de Géographie.
Il était aussi membre
de l’Académie d’Aix.
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C’est
à savoir :
A la fin de
l’été 1799, pendant la campagne d’Egypte, les
armées françaises subissent des revers en
Europe. Bonaparte décide de rentrer précipitamment
à Paris, laissant Kléber au commandement des troupes sur
le sol égyptien. Le 9 Octobre 1799, la flottille
française mouille dans le golfe de Fréjus… On
manquait de voitures… Jaubert écrit au Maire d’Aix,
mais celui-ci craignant d’être mystifié soumet la
lettre à la grand-mère d’Amédée
– rassurée par elle – il envoya à
Fréjus trois voitures attelées de quatre chevaux.
A son passage à Aix,
Bonaparte alla remercier la vieille dame en l’embrassant. Le
16 Octobre 1799 il était à Paris.
Source : La Méjanes « Notice sur le Chevalier
Jaubert (Féraud-Giraud)

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Dénominations
de Rues
D.1 –Art. 32 – du 9 Mai 1894 - Décret du 30 Novembre
1894
Autorisation Préfectorale du 18 Décembre 1894
La Rue Sainte Claire prendra le nom de Rue Jaubert
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Sources : Archives
Départementale 13 – dépôt d’Aix –
Archives communales Aix
Archives Nationales – Base Léonor – Cité du
Livre : La Méjanes – Internet –
Ouvrages consultés : Encyclopédie des
Bouches-du-Rhône
Nobiliaire de Provence – René Borricand –
Les Rues d’Aix –Roux Alphéran –
Notice sur le Chevalier Jaubert (Féraud- Giraud) -