Jacques
Antoine MANUEL (1775 - 1827)
Avocat, Député et
opposant à la Restauration
C’est un
aixois d’adoption,
car né le 10 Décembre 1775 à Barcelonnette (04),
fils de Charles Manuel, Notaire Royal et Elisabeth Spitalier.
A sa naissance, son père
était premier Consul de Barcelonnette.
En 1789, il avait 14 ans, il était au
collège des Doctrinaires de Nîmes, lorsque les premiers
troubles éclatèrent dans le Midi. Ses études
furent interrompues.
En 1793, il se porte volontaire
dans l’armée de la Révolution. Il est rapidement
nommé Officier et part pour la campagne d’Italie,
c’est sur le champ de bataille d’Arcole qu’il est
promu Capitaine. Blessé, il quitte l’armée en 1797
après la paix de Campo-Formio.
Revenu chez lui, il entre au
cabinet d’un de ses cousins avocat à Digne et
étudie le droit. Il passe sa licence et débute à
Digne, mais son mentor lui conseille d’exercer en appel.
Il se fixe alors à Aix et
en peu de temps sa réputation est faite, ce qui lui procure une
petite fortune.
Il est célibataire, son
salon et ses bals sont fréquentés.
En 1811, il est membre du Conseil de l’Ordre.
C’est à Aix
qu’il a commencé à s’intéresser aux
questions politiques.

L’Homme
politique
Aux Cent-Jours les électeurs d’Aix
lui proposent d’être candidat à la
députation, il la refuse mais malgré ce refus, ce sont
les électeurs des Basses-Alpes qui l’élisent
à une importante majorité.
Il se fixe à Paris et
c’est lui qui hébergera à leur arrivée
à Paris en 1821 deux aixois célèbres : Thiers
et Mignet.
Manuel ne retourne à la
Tribune de l’Assemblée Nationale qu’après
Waterloo. Opposant à Louis XVIII il souhaitait que
Napoléon II soit reconnu empereur des français, aussi le
7 juillet 1815 il s’élève contre la décision
de replacer Louis XVIII sur le trône de France.
Dès le lendemain il signe
une pétition avec 52 autres députés contre la
dispersion de la Chambre par la force armée.
Il vit à Paris, demande son inscription au
barreau qui lui sera refusée à cause de ses opinions. Il
ouvre alors un cabinet d’avocat-consultant très
fréquenté.
Les électeurs parisiens
ont eu l’intention de le renvoyer à la chambre des
députés en 1817. Il y entre le 20 Octobre 1818,
élu à la fois par le grand collège du
Finistère et celui de Vendée, il optera pour la
Vendée et s’assit à la gauche de la Chambre.
En 1823, il est résolument
contre la coûteuse guerre d’Espagne visant à
rétablir le gouvernement de Ferdinand VII. Il est conspué
par la majorité de droite, son expulsion est demandée.
Manuel se défend, veut
justifier sa position :
« Vous voulez m’éloigner de cette
tribune, c’est là seulement ce qui vous importe. Eh bien,
prononcez votre arrêt. Je sais qu’il faut que les passions
aient leurs cours… Je serai votre première victime,
puissé-je être la dernière ! (…)
Arrivé dans cette Chambre par la volonté de ceux qui
m’y avaient envoyé, je ne dois en sortir que par la
violence de ceux qui n’ont pas le droit de m’en
exclure… »
Son expulsion est
prononcée le 3 mars 1823. Le lendemain Manuel suivi de toute la
gauche se présente à l’ouverture de la
séance.
Malgré les protestations de Casimir Perier et de La Fayette,
Manuel sera expulsé sans résistance par la Gendarmerie
car la Garde Nationale n’avait pas voulu obtempérer.
Ainsi se termina la
carrière politique de Manuel. Il ne sera pas réélu
en 1824.
La fin de sa vie
Malade depuis
plusieurs années, il se retira à la campagne à
Maison-sur-Seine chez son ami le banquier Jacques Laffitte. (Maison sur
Seine est devenue Maison-Laffitte)
C’est là qu‘il
est mort le 20 Août 1827 à l’âge de 52 ans,
à ses obsèques qui ont eu lieu cinq jours après
à Paris il y avait une foule de sympathisants ; pourtant,
la presse censurée, n’avait pas pu annoncer la disparition
de Manuel aux Parisiens.
Parti à 9 heures de
Maison, le cortège arrivera à 17 heures au
cimetière du Père-Lachaise (environ 20 km.).
D’après son ami
Mignet (qui fit une relation de ses obsèques et dont
l’opuscule écrit fut saisi, détruit et valut un
procès à son auteur), la foule aux portes de Paris
était de 40 000 personnes.
Sur sa tombe, Manuel reçut un dernier hommage
de Laffitte, de M. de Schonen – conseiller à la Cour et du
général Lafayette, son ami, autre illustre
défenseur de la liberté.
Sources : Archives départementales 13 –
dépôt d’Aix – Archives Communales Aix –
Archives départementales 04 – Internet : Site
officiel dd l’assemblée nationale. –
Internet : site JC. Clariond biographie de Manuel par
Charpenel.
Réalisation du panneau : Huguette Garrido avec le
concours pour la généalogie du Cercle
Généalogique des Alpes de Haute Provence.