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Sextius Alexandre François MIOLLIS

 (1759 - 1828)



 Général de Division



portrait
Sextius Alexandre François de MIOLLIS est né le 18 septembre 1759 à Aix, à l'hôtel Peyronetti,  rue de l’Official, aujourd’hui rue Aude, d’une famille noble. Son père était Conseiller au Parlement d’AIX.

Il épouse à Nice, en 1798, Rosalie Boutté.

Il a fait une brillante carrière militaire. (voir ci-après)

Il fait preuve de goûts artistiques , en témoigne l’inventaire après décès qui comprend cinq tableaux de maîtres, dont la toile de Nicolas PINSON « La Justice de Trajan ».
Un article de Mme Gloton nous apprend que cette toile célèbre échut dans le partage successoral à Emilie Thérèse de Miollis, sœur de Sextius, épouse de Louis Etienne de Saint Jean d’Orves, il avait  l’intention de l’offrir au futur musée de la ville d’Aix. Ce souhait ne se réalisera qu’à la mort d’Emilie, en 1824, grâce aux fils de celle-ci. Disparue de l’inventaire, dont celui d’Henri Pontier en 1900, on ne la retrouvera qu’en 1947 dans le grenier du musée. Déroulée, puis roulée à nouveau, elle sera restaurée en 2004 et 2006, pour être enfin exposée au Musée GRANET en 2007.
hôtel de Peyronetti

Le Général de Miollis partage les dernières années de sa vie entre Paris, Villlefranche et Aix où il décède le 18 juin 1828, au château de la Sextia (aujourd’hui Montjustin) à  Puyricard. (Décès accidentiel, consécutif à une chute, heurtant de la tête le coin d’une table de marbre....).

Il repose depuis 1835 au cimetière St Pierre d’Aix - allée N° 10. Son tombeau porte sur un côté les inscriptions : Yorktown, Loano, Mondovi, Gênes, Sienne, théâtres de ses actions militaires.
     tombeau 2
    origines 

SES ETATS DE SERVICE :

L’indépendance américaine - ses premières armes :
Il participe à la guerre d’Indépendance sous Rochambeau, il est sérieusement blessé au combat de Yorktown en 1781. Il est Sous Lieutenant en 1782.

La Révolution - Soldat de l'AN II :
Bien que de famille noble il soutient la Révolution.  On le retrouvera comme Lieutenant Colonel au 3ème Bataillon des Volontaires des Bouches-du-Rhône en 1792.

Les campagnes de Bonaparte en Italie- sa vie active :
Il suit Bonaparte dans l’armée d’Italie en 1794, comme Général de Brigade. Il s’y distingue notamment aux combats de Finale (1795) et Faubourg St Georges (1797). Il est fait Gouverneur de Mantoue en Février 1797.
A nouveau en campagne, il se distingue en Toscane, fin 1798, et sous Gouvion Saint-Cyr, à Recco (08.1799) et Rapallo (10.1799), Il est nommé Général de Division. Il participe à la prise de Gênes en 1800.

Contretemps : Lorsqu’en 1802 Bonaparte revendique le Consulat à vie, il vote CONTRE ce qui lui vaut la radiation de l’armée.

Réhabilitation en août 1805.
Il réussit cependant à plaider sa cause auprès de l’Empereur en personne et finit pas retrouver ainsi en août 1805, son rang et sa fonction de Gouverneur de Mantoue. Il est même fait Commandant de toutes les troupes françaises en Italie en Octobre 1805, occupe Venise et s’empare de Rome en 1808.

Un haut fait singulier : l’arrestation du Pape :
Le 6 Juillet 1808, il est chargé, es qualité, de l’arrestation de Pie VII  (voir encarté).

La première Restauration.
Il quitte alors l’Italie en 1814. Louis XVIII le nomme à la tête du district militaire des Bouches-du-Rhône - Vaucluse, sous Masséna. Ce dernier l’enverra  intercepter Napoléon à Golfe Juan à son retour de l’Ile d’Elbe. “ Il le poursuivit ... comme quelqu’un qui veut le laisser échapper “, selon V.Hugo. Il arrivera même à Gap en apprenant que l’Empereur a atteint Grenoble depuis trois jours, et n’eut plus qu’à rentrer à Marseille !

Les Cent Jours.
Ils lui seront favorables, et ... Napoléon le fait Gouverneur de Metz en avril 1815.

Mis à la retraite en Août 1815 par Louis XVIII qui lui accorde une pension complète !


La RECONNAISSANCE  du PAYS

Ses décorations et ordres militaires :

- Chevalier, puis Commandeur de la Couronne de Fer 1807

- Grand Officier de la Légion d'honneur, Sept. 1808 en même temps que Comte d 'Empire

- Commandeur de l’ Ordre des deux Siciles, Nov. 1808
 
- Chevalier de l’Ordre Militaire de St-Louis, Aout 1814            

La ville d’Aix :

Dans une DELIBERATION du 29 Pluviose An IX  (18 Février 1801)
Le Conseil Municipal de la Commune d’Aix décide d’adresser un courrier à Miollis : exprime sa vive reconnaissance à l’Aixois qu’est Miollis, Général de Division, Gouverneur de Mantoue, Ferrare, etc.
Miollis s’est montré très sensible à cette reconnaissance et la lettre de  remerciements qu’il a adressée à la ville d’Aix est restée consignée dans le registre des délibérations.
Ce n’est que plus tard dans une délibération du Conseil Municipal du 9 Mai 1894 - D.1 - Art.32 -  que la ville a décidé que la place de la Plate Forme serait appelée « Place Miollis »

LA PLACE MIOLLIS
       
Adossée au Boulevard Carnot, 4 rues y convergent :
       la rue de l’Opéra,
       la rue de la Mule Noire,
       la rue Emeric David,
       la rue Manuel,
Anciennement Place de la Plate Forme (ou du Boulevard ), nom qu’elle avait reçu, en 1593, du temps de la Ligue. Elle jouxtait l’une des portes de la ville d’alors, celle dite de la Plate Forme, à laquelle aboutissaient la grande rue du boulevard (aujourd’hui rue Emeric David) et la rue de l’Opéra.

LA CASERNE MIOLLIS avant l'arrivée de l'Ecole Militaire Préparatoire
caserne

La plus ancienne caserne d’Aix-en-Provence avait été construite par Vauban à la fin du 17ème siècle dans l’enceinte de l’hôpital de la Charité. Détruite en 1843 pour laisser la place à la nouvelle école des Arts et Métiers.
La construction d’une caserne neuve a été décidée en 1888, la nouvelle caserne s’achève en 1911.
Au cours des 30 ans qu’auront duré les travaux, la caserne change trois fois de nom, au gré de la réalisation des extensions : Caserne Neuve à ses débuts, Caserne Rostolan en 1893, Caserne Miollis en 1911.   
Sur son emplacement nous avons aujourd’hui l’Ecole Militaire Préparatoire qui a été transférée à Aix en Provence le 1er Janvier 1947. 




     


enlèvementL’ENLEVEMENT de PIE VII    

Napoléon, dont les relations avec le Pape ne cessaient de se tendre au fils des ans, entendait que Pie VII, en tant que souverain temporel, appuie sa politique en Europe. Excédé devant un refus constant de se plier à ses exigences, Napoléon, maître de l’Italie, décrète la réunion à l’Empire des Etats du Pape et déclare Rome ville impériale.
Pie VII répond par une Bulle d’Excommunication.
        
     
C’en est trop ! et dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, les gendarmes du Général Radet procèdent à l’enlèvement du Pape et du Cardinal Pacca, sous la supervision du Général Miollis.
A 3 h du matin l’assaut est donné au Quirinal, où le Souverain Pontife est réfugié. Ils tentent " en cambrioleurs " , d’escalader les hautes murailles arrières. Mais les échelles cassent ! Il faut alors s’infiltrer par les appartements de service et démurer les portes intérieures du palais… !
       
Moins d’une heure après, le Pape et le Cardinal Pacca, que le chahut ont brusquement reveillés, sont acheminés vers la Toscane ….. non sans quelques tracas pour le Général Radet : On raconte que le Pape souffre de dérangements digestifs qui obligent la berline des kidnappeurs à plusieurs haltes de nécessité dans des auberges au confort sommaire…. Enfin, gênée par la foule en quête d’une bénédiction, la voiture se renverse au détour d’un pont …Radet est blessé !
C’est donc avec soulagement que la mission Radet s’achève le 8 au soir, à la Chartreuse de Florence.     
Lorsqu’il reçut la lettre de Miollis rendant compte de l’enlèvement, l’Empereur écrira : « Je suis fâché qu’on ait arrêté le Pape. C’est une grande folie ; il fallait arrêter le Cardinal et laisser le Pape à Rome ! ….Mais ce qui est fait est fait ! ».  
Qui donc avait donné quelles instructions ????  Les couacs, ça n’est pas d’aujourd’hui !  


François, un autre  MIOLLIS Aixois ..... et EVEQUE de DIGNE.

L’histoire de François Melchior Charles Bienvenu de MIOLLIS, frère aîné du Général, né également à Aix, le 19 juin 1753, ne manque pas d’intérêt:
     
Ordonné prêtre à Carpentras en 1777, il oeuvra longtemps pour un Catéchisme de Campagne avant de devoir émigrer à Rome pendant la Révolution.
Alors qu'il était curé de Brignoles en 1804, Napoléon le remarque et, en 1806, le fait sacrer Evêque de Digne, siège qu’il occuppera jusqu’en 1838. Il se retira alors à Aix, chez sa soeur, Mme De Ribbes. Il y mourut fort agé le 27 juin 1843, à 90 ans, et fut inhumé à Aix le 5 juillet, entouré d’une immense vénération populaire, due autant à sa piété qu’à sa bonté sans limites.  
                   
Son courage a laissé une intéressante anecdote rapportée par Roux-Alphéran :
Au cours d’un Concile National qu’il avait convoqué en 1811 dans sa révolte à l’encontre du Pape, Napoléon abordant Mgr de Miollis à ce propos s’était vu répondre:
- “ Sire, je ne prends aucune décision sans avoir consulté le Saint Esprit. Il me faut donc un peu de temps ! » Le lendemain, revenant sur le sujet, Napoléon lui demanda:
- ” Et que vous a dit le Saint Esprit ?”. Il répondit :
-
“ Sire, pas un mot de ce que Votre Majesté a bien voulu me dire hier ! »
      

Le Mgr BIENVENU des “ Misérables “ de Victor HUGO:
C’est sans doute sa réputation de grande bonté qui a fait de lui le personnage de Mr Charles François Bienvenu MYRIEL, Evêque de Digne, plus familièrement appelé Monseigneur BIENVENU, dans le célèbre roman de Victor Hugo. Il lui consacre, ainsi qu’à son entourage, rien moins que le premier livre des Misérables, intitulé “le Juste”.
L’épisode fameux où il absout Jean Valjan, qui lui a dérobé son argenterie, illustre bien sa grande bonté.  
       


Les Sources :                                                  
Archives Municipales d’Aix
Victor HUGO (Les Misérables)
Jean De LANDER (origines familiales Miollis)

Marie-Christine GLOTON (Article sur la succession picturale du Général)
ROUX-ALPHERAN (Les rues d’Aix)
Gloire et Empire (Revue d’Histoire Napoléonienne)
Internet pour la Caserne Miollis et l’Ecole Militaire

Réalisation du Panneau - Robert PONTIER

Activités de l'antenne aixoise de l'AG.13


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