Frédéric
MISTRAL
(1830 - 1914)
Poète, fondateur du Félibrige
1830 – Naissance de Joseph Etienne Frédéric
Mistral, le 8 septembre, au mas du Juge, fils de François
Mistral et de Marguerite Adelaïde Poullinet.
1847 - Mistral passe son baccalauréat à Nîmes.
1848 – Mistral commence ses études de droit à
Aix-en-Provence.
1851 – Retour au mas paternel à la fin de ses
études de droit.
1852 – Li prouvençalo
1854 – Le 21 mai, Mistral et six écrivains
provençaux fondent le félibrige pour la défense de
la langue provençale. Première parution de
l’ Armana Prouvençau.
1855
– Décès de François Mistral.
Frédéric et sa mère doivent quitter le mas du Juge
et s’installer à Maillane dans la maison du lézard.
1859 – Mirèio .
1860 – A Paris, éclatant hommage de Lamartine à
Mistral.
1867 – Calendal .
1876 – Lis Isclo d’Or .
1876 – Mariage de Frédéric Mistral avec Mlle Marie
Rivière à Dijon.
1884 – Nerto .
1886 – Le Trésor du Félibrige.
1890 – La Rèino Jano .
1897 – Lou Pouèmo dóu Rose.
1904 – Mistral reçoit le prix Nobel de littérature
et fonde le Museon Arlaten.
1906 – Memòri e raconte, Discours e Dicho.
1912 – Lis óulivado .
1913 – Mistral reçoit la visite du président de la
République, Raymond Poincarré qui lui remet la
légion d’honneur.
1914 – Le 25 mars, Mistral meurt dans sa maison de Maillane.
FREDERIC MISTRAL : les années aixoises
Après son baccalauréat, obtenu en août 1847,
Frédéric rentre au mas. Mais le travail des champs ne
semble pas l’enthousiasmer. Aussi, en octobre 1848, ses parents
décident de l’envoyer à Aix faire son droit :
« Mes gens voulurent que j’apprenne toutes les ruses
de la loi afin que je puisse me défendre si quelque jour
j’en avais besoin ». (Lettre du 20 septembre 1853
à Jean-Baptiste Gaut).
Il y restera trois années pendant lesquelles il logera
successivement au n°8 de la rue Sainte-Claire (aujourd’hui
rue Jaubert), puis au n°13 de la rue de la Miséricorde
(l’actuelle rue Clémenceau), puis au n°4 de la rue de
la Monnaie qui porte aujourd’hui son nom.
Pendant ces trois années, il fréquente, outre la
faculté de Droit, la faculté des Lettres, où il
parfait sa formation littéraire et la bibliothèque
Méjanes. Ces trois années seront également pour
lui celles du militantisme républicain :
« ...je suis plongé ... dans la politique
jusqu’au cou... ». (Lettre du 29 juin 1849 à
Roumanille).


Sa licence de Droit en poche, et l’idée
d’une carrière juridique puis politique ayant
été abandonnée, il rentre au mas paternel :
« Je m’en retournai
à mon vieux mas car le bruit de la ville m’empoisonnait et
je me languissais d’entendre de nouveau les cris du troupeau
rentrant le soir à la bergerie, ou le chant des valets de ferme
qui se rendent le matin au travail ou le pépiement des oiseaux
sur la toiture et la voix de mon père racontant sa campagne
d’Espagne pour la centième fois... »
(Lettre à Jean-Baptiste Gaut,
le 20 septembre 1853).
FREDERIC MISTRAL :
la renaissance provençale et la fondation du Félibrige
A son retour au mas, en 1851, son père lui laisse le
choix :
« Maintenant, mon cher enfant, moi j’ai fait mon
devoir. Tu en sais beaucoup plus que l’on ne m’en a jamais
appris...C’est à toi de choisir la voie qui te convient,
je te laisse libre ». (Memòri e raconte – XI)
Son choix se portera donc sur la Provence et la langue
provençale :
« E aqui meme, -
d’aquelo ouro aviéu vinto-un-an, - lou pèd sus lou
lindau de moun mas peirenau emé lis iue vers lis Aupiho, entre
iéu e d’esper-iéu prenguère la
resoulucioun : proumieramen, de releva, de reviéuda
‘n Prouvènço lou sentimen de raço, que
vesiéu s’avali souto l’educacioun contro naturo e
fausso de tóuti lis escolo ; segoundamen,
d’esmòure aquelo respelido pèr la restauracioun de
la lengo naturalo dóu païs – que tóuti lis
escolo ié fan uno guerro à mort ; tresencamen, de
rèndre la vogo au prouvençau pèr l’aflat e
la flamo de la divino pouësìo. »
«Et
là même, - j’avais à cette époque
vingt-et-un an, -le pied sur le seuil du mas paternel, les yeux vers
les Alpilles, en moi et de moi-même, je pris la
résolution : premièrement, de relever, de raviver en
Provence le sentiment de race que je voyais s’annihiler sous
l’éducation fausse et anti-naturelle de toutes les
écoles ; secondement, de provoquer cette
résurrection par la restauration de la langue naturelle et
historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une
guerre à mort ; troisièmement, de rendre la vogue au
provençal par l’influx et la flamme de la divine
poésie ». (Memòri e raconte – XI).
C’est ce soir là, que, dit-il, il entama le premier chant
de Mireille.
Pendant les années 1850 – 1851 l’idée
d’un mouvement en faveur de la littérature
provençale fait son chemin. Les écrits et les rencontres
se multiplient entre auteurs provençaux pour aboutir le 29
août 1852 au Congrès d’Arles :
« E subre la counvoucacioun de Roumaniho emé de Gaut
– qu’avien escri ensèn dins lou journau Lou
Boui-abaisso, - l’acampado aguè liò, lou 29
d’avoust 1852, en Arle, dins une salo de l’ancian
archevescat, souto la presidènci dóu gènt
dóutor D’Astros, majourau d’age di troubaire. Es
aqui que faguerian, lis un lis autre, couneissènço :
Aubanèu, Aubert, Bourrelly, Cassan, Crousihat, Desenat,
Garcin, Gaut, Gelu, Giera, Mathiéu, Roumaniho, iéu e
autre ».
« Et sur la convocation de Roumanille et de Gaut, - qui
avaient écrit ensemble dans le journal « Lou
Boui-abaisso », - l’assemblée eut lieu, le 29
août 1852, en Arles, dans une salle de l’ancien
archevêché, sous la présidence de l’aimable
docteur D’Astros, doyen d’âge des
« troubaire ». C’est là que nous
fîmes, les uns les autres, connaissance : Aubanel, Aubert,
Bourrelly, Cassan, Crousihat, Desenat, Garcin, Gaut, Gelu, Giera,
Mathieu, Roumanille, moi et d’autres. »
Ce premier congrès sera suivi, l’année suivante,
par un second, le 21 août 1853 à Aix, dans la Salle des
Etats Généraux : « Lou roumavàgi di
troubaire ».
L’année 1854 verra la fondation officielle du
Félibrige, le 21 mai, au château de Font- Ségugne,
avec, outre Mistral, Aubanel, Brunet, Mathieu, Giéra,
Roumanille, Tavan dont cinq faisaient déjà partie du
premier Congrès d’Arles en 1853.
La
première Santo Estello du Félibrige est
célébrée le 21 mai 1876 à
l’Hôtel du Louvre, en Avignon, dans l’ancienne salle
des Chevaliers du Temple en présence d’éminents
représentants de Provence, de Valence (Espagne), de Majorques.
Mistral est élu capoulié.
Bibliographie :
- Frédéric Mistral – Claude Mauron – Fayard
1993.
- Memòri e raconte – Frédéric Mistral
– C.P.M.
- Frédéric Mistral au jour le jour – J.
Pélissier – Ophrys 1967.
- Ascendance de Frédéric Mistral – Claude Noailles
& Anne-Marie de Cockborne – Cercle généalogique
de Vaucluse.
- « Pèr la Crous de
Prouvènço » - Carte postale créations
« Estello » 13160 Chateaurenard.
- Photo de la coupe – Dépliant « Le Felibrige
en quelques mots ».